La poursuite du projet de Contournement Est de Rouen : Le choix du passé, le choix de l’immobilisme

Rouen, le 19 octobre 2012

Le préfet Bousquet a réuni aujourd’hui les élus qui forment le comité de pilotage du contournement-Est de Rouen. Les études sur les 34 fuseaux retenus étant achevées, le préfet a annoncé la poursuite du projet de liaison A28-A13 (terme préféré par l’Etat à celui de contournement Est), en présentant un tracé préférentiel, passant la Seine au niveau de Port-Saint-Ouen. Dans le territoire de l’Eure, on trace au plus court, au travers de la forêt de Bord et de la commune de Léry, sans tenir compte des enjeux humains et environnementaux.

Une nouvelle fois, nous sommes partis sur un projet injuste socialement, puisque ce sera une concession avec péage, seul moyen de financer ce projet à plus d’un milliard d’euros, sans – trop – puiser dans les deniers publics… Mais il faudra quand même les solliciter pour une part importante, alors même qu’il n’existe aucune clé de répartition du financement entre collectivités et Etat à l’heure actuelle, et tandis que le Grand Contournement Ouest de Strasbourg, moins cher et d’une rentabilité financière supérieure, vient d’être abandonné faute de financeurs privés.

Qui peut donc encore croire que la liaison A28 – A13 réunira le tour de table financier nécessaire ?

Le préfet espérait qu’émerge de la discussion un tracé consensuel pouvant être soumis au gouvernement. Ce n’est pas le cas, des élus dont la commune va être traversée et coupée en deux protestent, ce qui est bien sûr complètement légitime : comment accepter qu’un tracé autoroutier passe à 100 mètres des habitations ?

Le préfet déclare que l‘Etat a exprimé « son désir que le projet désormais avance vite », mais avec ce projet archaïque, on s’apprête à geler tout développement du territoire, selon un calendrier où le premier coup de pioche n’aura lieu, si tout se passe bien, qu’en 2020, et d’ici là le risque de ne prendre aucune décision innovante en matière de mobilité sera prégnant.

Encore une fois notre territoire a enclenché la marche arrière sans répondre aux besoins immédiats et criants de nos concitoyen-ne-s. On se moque de l’humain et de l’environnement, avec ce tracé premier prix. Pour répondre aux attentes du passé, nous tournons le dos aux solutions alternatives porteuses d’avenir pour notre territoire.

Jérôme BOURLET
Conseiller régional de Haute-Normandie – Vice-président de la Commission Transport

Laetitia SANCHEZ
Secrétaire Régionale – EELV – Haute-Normandie

2 commentaires pour “La poursuite du projet de Contournement Est de Rouen : Le choix du passé, le choix de l’immobilisme”

  1. Je suis heureux de ce tracé et pleinement satisfait …..idéal pour des echanges eure-seine même si le péage apportera le même soucis que celui d incarville
    pour ce qui est du passage à 100m des habitations ,c’est parfait c’est à 5 m à Pont de l’Arche , ville coupée en 2…ça fait bien longtemps que Pont de l’arche est séparés par cette d6015 voyant passer toutes les personnes allant ou venant de rouen . A la différence que l insecurité à Pont de L’arche bat son plein à cause de ce passage….ici ce sera une voie rapide securisée à 100m des habitations et nom une route en pleine ville …..et oui chacun vois midi à sa porte

  2. Cher Monsieur Rodriguez, votre ras le bol de la circulation en transit à Pont de l’Arche est tout à fait légitime. Cependant n’espérez pas la voir diminuer si la liaison A28-A13 a le malheur de se faire. Cette nouvelle section à péage sera boudée comme le sont actuellement la plupart des nouvelles autoroutes aux tarifs exorbitants. De plus, la majorité du trafic qui traverse Pont de l’Arche actuellement se rend à Rouen même et ne cherche donc pas à contourner cette ville. Ne vous laissez pas endormir par les aménageurs fous qui font une confiance aveugle dans le bitume pour amener miraculeusement de l’activité économique sur leur territoire. Ils ne vous amèneront que des nuisances et de l’endettement. De plus, ce type d’aménagement ne fait que déplacer les encombrements. Le fond du problème c’est que trop de kilomètres sont parcourus sur les routes. Ce n’est pas en construisant de nouvelles 4-voies qu’on va dans la bonne direction. Ce dont nous avons besoin, ce sont des alternatives à l’usage obligé et subi de la route. Quelques exemples : relocaliser l’emploi et les services pour limiter les trajets, offrir des transports en commun pratiques et accessibles à tous, relier les agglomérations voisines par des voies ferrées, faire circuler les marchandises sur le rail et les fleuves… Que restera-t-il pour les vrais projets d’avenir si tous les efforts des contribuables sont enterrés sous le goudron ?
    Alexis FRAISSE

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